La Politique de Porte Ouverte aux Réfugiés en Éthiopie

En mai 2018, l’Éthiopie accueillait la deuxième plus grande population de réfugiés en Afrique, avec plus de 920 262 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés, provenant pour la plupart du Sud-Soudan et de la Somalie. En effet, le gouvernement éthiopien accorde une reconnaissance quasi automatique à la majorité des demandeurs d’asile des pays voisins.

POURQUOI L’ÉTHIOPIE A-T-ELLE CHOISI CETTE POLITIQUE ?

C’est l’un des 16 pays «prioritaires» de la Commission européenne dans lesquels elle s’efforce de réduire le nombre de ses migrants / réfugiés en échange de diverses mesures d’incitation telles que l’aide au développement et le commerce. Cela profite à son tour aux communautés d’accueil car le financement destiné au développement des infrastructures sociales, notamment des écoles et des centres de santé, augmente.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Grâce à l’afflux d’aide financière, l’Éthiopie a pu faire avancer rapidement les engagements pris lors du Sommet sur les réfugiés et les migrants de septembre 2016 organisé par l’Assemblée générale des Nations Unies, notamment:

  • L’introduction de l’enregistrement civil des réfugiés, y compris la naissance, le mariage, le divorce et le décès, a débuté en octobre 2017;
  • La mise en œuvre du système de gestion d’informations biométriques, une infrastructure nationale d’enregistrement des réfugiés. Il enregistre des informations sur l’éducation et les compétences professionnelles des réfugiés, ainsi que les profils des membres de leur famille;
  • Début de la construction de parcs industriels d’une valeur de 500 millions de dollars, dont 30% des emplois seront réservés aux réfugiés;
  • Augmenter le taux de scolarisation des enfants réfugiés dans les écoles primaires de 118 275 en 2016/2018 à 132 563 en 2017/2018, portant ainsi le taux de scolarisation total à 72%;
  • Augmenter le taux de scolarisation dans le secondaire de 9% à 12%; et
  • Augmenter le taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur de 1 600 à 2 300.

PROBLÈMES ET SOLUTIONS

Bien que des progrès restent à faire, le gouvernement éthiopien s’attaque de manière proactive aux problèmes restants. Par exemple, le système de campement entrave l’intégration. Cela a conduit à des problèmes régionaux avec près de 85% de la population de réfugiés sud-soudanais vivant dans des camps dans la région de Gambella. En avril 2017, la population de réfugiés dépassait celle de la communauté d’accueil. Cela a à son tour créé un foyer de tension politique. Cependant, la décision du gouvernement de transférer les réfugiés nouvellement arrivés dans la région voisine du Benishangul-Gumuz, l’année dernière, montre qu’elle s’efforce de remédier à cette dynamique ethnique et politique dans la région.

LILLY SARTISON

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