WELCOME TO R:Ed
People coming together to fix the debt problem. Photo credit - AI Generated

Le fardeau de la dette de l’Afrique s’alourdit, suscitant des craintes de crise financière imminente

Introduction

L’Afrique fait face à une crise de la dette sans précédent qui menace de compromettre sa stabilité économique et de stopper des années de progrès. Au cours de la dernière décennie, la dette extérieure totale du continent a grimpé à environ 1,15 billion de dollars en 2023, et les prévisions indiquent qu’elle pourrait atteindre 1,29 billion de dollars d’ici 2028. Cette augmentation rapide de la dette, combinée à la hausse des taux d’intérêt et à la diminution des recettes publiques, pousse de nombreux experts à alerter sur une crise financière imminente aux conséquences potentiellement étendues en Afrique et au-delà. Le poids croissant de la dette limite la capacité des gouvernements à investir dans les infrastructures essentielles, la santé et l’éducation, tout en augmentant leur vulnérabilité face aux chocs économiques mondiaux et aux fluctuations monétaires, ce qui pourrait aggraver la pauvreté et les inégalités sur tout le continent.

 

Niveaux d’endettement en hausse et coûts croissants

Selon Afreximbank, début 2024, dix pays africains détenaient 69 % de la dette extérieure du continent, contre 67 % en 2023, avec en tête l’Afrique du Sud (14 %), l’Égypte (13 %) et le Nigeria (8 %). La dette extérieure de l’Afrique a atteint 1,16 billion de dollars en 2023 (représentant 60 % de la dette publique), et devrait grimper à 1,29 billion d’ici 2028 en raison des besoins croissants de financement. Le ratio moyen dette publique/PIB est passé de 39,3 % en 2008 à 71,7 % en 2023. Les gouvernements africains ont délaissé les prêts concessionnels au profit de dettes commerciales plus coûteuses, telles que les euro-obligations, qui représentent désormais 44 % de la dette totale. Les coûts de service de la dette ont explosé, avec des remboursements attendus de 74 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de plus de 335 % par rapport aux 17 milliards de 2010, mettant les budgets sous tension et réduisant les fonds disponibles pour les infrastructures, les soins de santé et l’éducation. Ce fardeau croissant limite également la capacité des gouvernements à répondre efficacement aux chocs économiques, freine les investissements dans les secteurs critiques, et accentue la vulnérabilité à l’instabilité financière mondiale et aux fluctuations des devises.

 

Impact sur les services sociaux et le développement

Les conséquences de la crise de la dette dépassent les marchés financiers. Avec davantage de ressources allouées au remboursement de la dette, les gouvernements africains sont contraints de réduire les dépenses pour les services publics essentiels. Par exemple, en 2021, les pays africains ont consacré seulement 2,6 % de leur PIB à la santé et 4,8 % à l’éducation, tout en allouant également 4,8 % du PIB au service de la dette. Ce déséquilibre compromet les progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations unies, en particulier dans des domaines cruciaux pour le développement à long terme, tels que la santé, l’éducation et les infrastructures.

 

Appels à l’allègement de la dette et aux réformes structurelles

Pour faire face à la montée en flèche de la dette africaine, des mesures urgentes d’allègement de la dette doivent être accompagnées de réformes structurelles complètes. Cela comprend la renégociation des dettes insoutenables, l’amélioration de la transparence budgétaire, et le renforcement de la gouvernance pour accroître la résilience économique. Le soutien international doit se concentrer sur un financement durable et le renforcement des capacités afin de favoriser la croissance et réduire la dépendance à l’égard des emprunts extérieurs, évitant ainsi une crise financière imminente.

 

Conclusion

L’escalade de la crise de la dette en Afrique constitue une menace majeure pour l’avenir économique du continent. Sans action coordonnée et décisive des gouvernements, des institutions financières internationales et des créanciers, le risque d’une crise financière profonde est imminent. Des solutions durables sont essentielles non seulement pour stabiliser les économies africaines, mais aussi pour préserver les acquis du développement obtenus au cours des dernières décennies. Il est urgent d’agir maintenant pour éviter une crise qui pourrait anéantir des générations de progrès.

 

Médias sociaux : https://www.linkedin.com/in/goodluck-anosike

Anosike Goodluck Chibunna

VIEW ALL POSTS

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *