An illustration of the GDP towards an area. Photo credit - AI Generated

Croissance économique sans développement : Les risques cachés des politiques axées sur le PIB

Introduction

La croissance économique, généralement mesurée par l’augmentation du produit intérieur brut (PIB), est souvent considérée comme le principal indicateur du progrès d’un pays. Les décideurs politiques et les économistes utilisent fréquemment le PIB comme référence pour la prospérité nationale, partant du principe qu’une économie en croissance se traduit par une amélioration du niveau de vie. Cette hypothèse est toutefois erronée, car la croissance économique n’est pas nécessairement synonyme de développement. Le véritable développement implique des améliorations qualitatives dans la vie des citoyens, notamment une amélioration des soins de santé, de l’éducation, des infrastructures et de l’égalité des revenus. Se concentrer uniquement sur la croissance du PIB en négligeant d’autres aspects clés du développement peut créer des risques sérieux, entraînant des inégalités, une dégradation de l’environnement et des modèles économiques non durables.

 

Le PIB, une mesure incomplète

Le PIB mesure la valeur totale des biens et services produits dans un pays au cours d’une période donnée. S’il reflète l’activité économique, il ne tient pas compte d’aspects essentiels du bien-être, tels que la répartition des revenus, le progrès social et la durabilité de l’environnement. Un pays peut connaître une croissance rapide de son PIB grâce à l’industrialisation, mais de nombreux citoyens peuvent encore être confrontés à de mauvaises conditions de vie, à de faibles salaires et à un accès limité aux services essentiels.  Les limites du PIB en tant qu’indicateur de développement sont évidentes lorsque l’expansion économique ne profite qu’aux riches, ce qui accroît les inégalités et favorise les troubles sociaux et l’instabilité politique. La véritable prospérité d’un pays dépend non seulement de la croissance économique, mais aussi du bien-être social et de la répartition équitable des ressources. Le développement économique évalue les compétences de base d’une nation, l’innovation et l’utilisation des ressources afin d’améliorer le bien-être politique, économique et social. Il implique la modernisation, l’industrialisation et la durabilité, mais va au-delà de l’expansion des industries pour inclure l’amélioration du niveau de vie, de l’infrastructure et du capital humain. Contrairement à l’industrialisation, qui se concentre sur l’augmentation de la capacité de production, le développement économique garantit que la croissance se traduit par des améliorations tangibles pour tous les citoyens. Ainsi, si le PIB est un indicateur économique utile, il ne devrait pas être la seule mesure du progrès. Une approche holistique qui donne la priorité à l’équité sociale, à la durabilité et au bien-être général est essentielle pour un développement significatif.

 

Le problème de la priorité donnée à la croissance sur le développement

Les politiques axées sur le PIB conduisent souvent à une « croissance sans emploi », où la production économique augmente sans créer d’emplois. L’automatisation et les industries à forte intensité de capital stimulent le PIB mais ne créent pas d’emplois, ce qui aggrave la pauvreté et les inégalités. En outre, la croissance incessante du PIB nuit à la durabilité de l’environnement en raison de l’expansion industrielle, de la déforestation et de la dépendance à l’égard des combustibles fossiles, ce qui accélère le changement climatique et l’épuisement des ressources. Le Global Footprint Network avertit que l’humanité consomme les ressources plus vite que la Terre ne peut se régénérer, ce qui souligne l’urgence du développement durable. Un PIB élevé ne garantit pas des soins de santé et une éducation de qualité. Des pays riches en ressources comme le Nigeria et l’Angola gagnent des revenus substantiels mais se débattent avec des infrastructures médiocres. En revanche, des pays comme la Norvège et la Finlande accordent la priorité à l’éducation et aux soins de santé, garantissant ainsi le bien-être et une répartition équitable des ressources. Les gouvernements obnubilés par le PIB favorisent souvent les grandes entreprises au détriment des petites entreprises et du secteur informel, ce qui accentue les disparités sociales.

 

Conclusion

Le PIB est une mesure économique essentielle, mais il ne devrait pas être le seul indicateur de progrès. Une trop grande importance accordée au PIB conduit à des inégalités, à des atteintes à l’environnement et à des politiques non durables. Le véritable développement nécessite une approche holistique qui donne la priorité au bien-être humain, à l’équité et à la durabilité, en veillant à ce que la prospérité économique profite à tous les citoyens.

 

Médias sociaux : https://www.linkedin.com/in/goodluck-anosike

Anosike Goodluck Chibunna

VIEW ALL POSTS

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *