An illustration of the dry season in Tchad. Photo credit - AI Generated

SAISON SÈCHE INTENSE AU TCHAD : SIGNE DE PLUIES ABONDANTES ?

Introduction

Au Tchad, pays rythmé par une saison sèche et une saison pluvieuse, la météorologie est cruciale pour les populations rurales, dépendantes du climat pour l’agriculture et l’élevage. Malgré l’existence d’une Agence Nationale de la Météorologie, le manque de ressources humaines, techniques et financières limite son efficacité, rendant les prévisions peu accessibles aux ruraux. Ces derniers s’appuient donc sur des croyances locales, comme l’idée qu’un soleil intense en saison sèche annonce de fortes pluies. Cette observation repose-t-elle sur des bases scientifiques ou n’est-elle qu’une coïncidence ?

 

Une saison sèche plus chaude, un climat plus extrême ?

Lorsque la saison sèche est particulièrement chaude, plusieurs phénomènes naturels s’observent : hausse des températures (l’intensité du soleil réchauffe les sols, créant des conditions arides), forte évaporation (les plans d’eau, comme le lac Tchad et les rivières, s’assèchent progressivement), et sécheresse intense (la végétation souffre, les terres se fissurent et les vents secs de l’harmattan dominent). Ces éléments paraissent isolés de la saison des pluies, mais en réalité, ils influencent plusieurs phénomènes météorologiques.

 

L’évaporation et l’humidité atmosphérique

Un ensoleillement intense accélère l’évaporation, augmentant la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Quand la saison des pluies arrive, cette humidité accumulée favorise la formation de nuages denses, entraînant des précipitations plus abondantes. Ce mécanisme repose sur un principe fondamental du cycle de l’eau : une évaporation élevée conduit à plus de condensation et donc à davantage de pluie. Ainsi, une saison sèche très chaude peut, en théorie, précéder une saison pluvieuse plus intense.

 

L’influence des phénomènes climatiques globaux

Au-delà des conditions locales, des cycles climatiques mondiaux comme El Niño et La Niña jouent un rôle crucial; El Niño il tend à réduire les précipitations, accentuant la sécheresse, et La Niña elle favorise au contraire une augmentation des précipitations. Si une forte sécheresse coïncide avec un épisode de La Niña, les pluies suivantes risquent d’être plus intenses. De plus, la transition entre la saison sèche et la saison des pluies est marquée par la confrontation entre : les vents secs de l’harmattan, venant du Sahara, et les vents humides de la mousson, en provenance du Golfe de Guinée. Quand l’air surchauffé du désert entre en contact avec les masses d’air humide, cela crée des orages violents et des précipitations intenses. Une sécheresse prolongée en saison sèche peut donc amplifier la puissance des pluies à venir.

 

Conclusion

L’adage affirmant qu’un soleil ardent en saison sèche annonce de fortes pluies repose sur des observations empiriques confirmées par la science. Une chaleur intense accroît l’évaporation et les contrastes atmosphériques, favorisant des précipitations abondantes. Cependant, la météorologie reste influencée par de nombreux facteurs. Renforcer l’Agence Nationale de la Météorologie et rendre ses prévisions accessibles aux populations rurales est crucial. En attendant, les savoirs traditionnels demeurent une référence précieuse, trouvant un écho dans la science moderne.

 

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