Introduction
Malgré l’intrusion de la culture occidentale, quand on évoque le mot « Lamba », on retient directement la coutume traditionnelle malagasy. En effet, c’est un mot qui résonne à tous les malgaches comme fondement de leurs identités sociales. De la vie à la mort, dans toutes les cultures ethniques, le lamba est avant tout un accessoire vestimentaire pour se couvrir le corps. Pour les vivants, il sert de vêtement dans la journée et de couverture le soir. Pour les mors, il est le linceul qui les accompagne vers le monde des ancêtres.
Signification du lamba
Au sens libre du terme, il s’agit d’une étoffe, un textile ou même un tissu, mais à Madagascar, le lamba a une signification bien spécifique : c’est un objet iconique qui accompagne l’individu depuis sa naissance jusqu’à son décès. Le nouveau-né, on le couvre de lamba blanc pour faire face au soleil et se protéger du danger extérieur. Mais plus particulièrement, le port du lamba se diffère selon les circonstances (période de joie ou de tristesse). Ainsi lorsqu’il est porté sur les épaules, un pan est rejeté en arrière du côté gauche pour exprimer la gaieté. Mais lorsque ce pan de tissu est rejeté du côté droite, cela signifie sans doute que la personne est en deuil.
Fabrication et usage du lamba
Traditionnellement tissé de manière artisanale avec du coton, de la soie ou encore du raphia, le lamba orne les épaules des Merina et Sakalava (Hautes terres et Nord de Madagascar), parfois il s’enroule autour des hanches des hommes Bara (côté Sud du pays) et il drape le corps de certains ethnies (comme les Betsileo qui sont un peuple de la partie sud des hautes terre de la Grande Île). Ensuite, le recours du mot « lamba » est devenu courant dans la langue malgache. D’un côté, il constitue le terme générique pour designer tout ce qui est produit textile, même ceux qui viennent de l’extérieur (T-shirt, rideau, drap, etc.). Et de l’autre côté, il est également très présent dans les expressions et proverbes malgaches, qui illustre métaphoriquement l’amour et la solidarité entre malgache.
Le fameux lambahoany
Il s’agit d’une étoffe de la première qualité, qui, au fil du temps, est appelé le lambahoany. C’est un tissu coloré de forme rectangulaire avec beaucoup de dessins et qui comporte un message écrit (un message de sagesse et d’amour, etc.). Mais son utilisation diffère selon la culture et l’époque. D’une part, dans les régions côtières le lambahoany est utilisé comme des vêtements pour se couvrir le corps. On le noue sous les aisselles (pour les femmes) ou à la taille (pour les hommes) pour remplacer les habits du quotidien. D’autre part, dans les régions des hautes terres centrales, le lambahoany porte un aspect beaucoup plus rituel, c’est-à-dire, on porte un lamaboany pour rendre hommage aux ancêtres. Et de nos jours, le lambahoany peut être utilisé d’une autre manière, il est devenu un objet d’ornement de la maison comme des tapis muraux ou des nappes de table, etc.
Conclusion
Dans le temps passé, nos ancêtres ont été très diligents et consciencieux quant à l’utilisation de lamba. L’idée était sans doute de rester fidèle à la culture malgache. Mais d’hier à aujourd’hui, le temps change et d’autres culture s’emmêlent à la nôtre. Le destin du lamba est donc en perpétuel changement : de sacré à la profanation. Car avec la mode vestimentaire occidentale, rien n’est plus comme avant.
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