Cattle herding next to a baobab tree in the Menabe region of Madagascar. Photo credit - Getty Images

Feux de brousses : la fin de l’endémicité à Madagascar ?

Introduction 

Un contexte paradoxal au mieux. Au cœur de l’environnement, les générations se détruisent « bizarrement » à travers la pollution, la déforestation, l’extraction des ressources naturelles et les feux de brousse. Malgré la participation régulière de nombreux pays africains à des conférences phares sur l’environnement depuis 1972 (Stockholm), les résultats en matière de conservation se traduisent souvent par une dégradation accrue des écosystèmes et une aggravation du changement climatique. À Madagascar, malgré les sensibilisations menées par l’État depuis 1984, environ 200 000 hectares de forêt disparaissent encore chaque année. Ce chiffre est estimé à 300 000 hectares par an entre 1790 et 1861. La perte de 90% de la couverture forestière de cette époque explique le passage de Nosy Maitso, l’Île verte (Madagascar ainsi perçu jusqu’au XVIIIe siècle) à Nosy Mena, l’Île rouge actuelle. 

 

Causes simples et complexes

Les activités de survie humaine, telles que l’agriculture et l’élevage, sont souvent à l’origine des feux de brousse. La pratique traditionnelle du tavy ou hatsake (culture sur brûlis), consistant à aménager des espaces forestiers pour des cultures vivrières, entraîne une déforestation progressive mais massive. Les immigrants échappant à la sécheresse du Sud malgache trouvent refuge dans les forêts, y construisant des habitats temporaires et produisant du charbon de bois à vendre, comme c’est le cas dans la région de Menabe (au sud-ouest de Madagascar). Les paysans brûlent également les savanes près de leurs villages pour le pâturage des animaux. Parfois, les voleurs de zébus allument des feux de brousse pour dissimuler leur passage. Enfin, les feux de brousse peuvent être causés par des gestes imprudents des voyageurs, comme jeter des mégots de cigarette sur les routes nationales. Ces incendies ravagent la végétation pendant des jours, jusqu’à ce que la population locale intervienne, souvent seulement lorsque leur habitat est menacé. 

 

Conséquences graves et aggravées

Ces feux de brousse contribuent à l’extinction progressive des ressources naturelles et de la biodiversité, tout en polluant l’air, l’eau et le sol. Les espèces animales et végétales, avec un taux d’endémisme de 90%, sont constamment menacées, y compris les lémuriens, les caméléons, les oiseaux et les baobabs. La déforestation incontrôlée entraîne des coûts élevés pour la population en termes de santé humaine et animale, ainsi qu’au niveau socio-économique.

 

Conclusion

Il faut des solutions modernes. L’éducation environnementale, intégrée officiellement dans le système éducatif malgache depuis 1990, ne semble pas avoir produit les comportements escomptés. Bien que des lois environnementales existent, leur application est souvent affaiblie par le manque de rigueur et la corruption. D’où le souhait de certains chercheurs pour la mise en place d’un « tribunal vert » spécialisé dans les affaires environnementales. Sans mesures efficaces et immédiates, les espèces endémiques de Madagascar, trésors de l’Afrique et de la planète, risquent l’extinction. Quelle approche interdisciplinaire et interrégionale adopter pour sauver efficacement la biodiversité africaine dans son ensemble ?

 

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Narda Natioranomena

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