Introduction

La veille parentale désigne l’ensemble des actions, des attitudes et des comportements que les parents adoptent pour surveiller, guider et accompagner leurs enfants dans leur développement physique, émotionnel, social et scolaire. Elle implique une présence active et attentive des parents dans la vie de leurs enfants, afin de les protéger, les soutenir et les aider à grandir, ainsi qu’à produire de bons résultats scolaires. Néanmoins, cette initiative salvatrice est en plein déficit au Cameroun et s’accompagne d’innombrables dérives d’apprenants. Le présent article met en exergue les mobiles, les manifestations et les incidences de ce déficit, et suggère des pistes de remédiation.

Des mobiles et des manifestations

De nombreux parents se déchargent de plus en plus de leur responsabilité éducative sur les enseignants, dont le rôle premier est pourtant l’instruction de leur progéniture. Ce déficit de veille parentale se justifie, entre autres, par l’absence due au travail, la distance, le laxisme, le manque d’autorité ou encore l’incapacité éducative. Concrètement, il se traduit par une négligence manifeste : rares sont les parents qui veillent à la sécurité physique et émotionnelle de leurs enfants. C’est à peine s’ils leur offrent un soutien affectif et émotionnel, qu’ils leur fixent des limites, des règles et des attentes claires. Plus encore, très peu consultent leurs cahiers, les aident à faire leurs devoirs ou à préparer leurs examens. Combien écoutent leurs enfants, leur parlent, partagent leurs expériences, contrôlent leurs sorties et surtout leurs fréquentations ? Ces apprenants sont pour la plupart abandonnés à leur sort, à la rue et à la mauvaise compagnie, qui se chargent de leur éducation dans le sens de la déviance morale et sociale.

Aux conséquences préoccupantes

Le déficit de veille parentale s’accompagne inéluctablement d’innombrables dérives scolaires. Les apprenants, abandonnés à eux-mêmes, font face à l’échec scolaire, à l’absentéisme et au manque de motivation. Sans encouragement ni pression familiale, ils se désintéressent de leurs études, accumulent des retards et, dans certains cas, abandonnent l’école ou s’inscrivent à l’école buissonnière. Ce phénomène est exacerbé par le décrochage scolaire, avec des jeunes qui, faute de soutien, se tournent vers le travail prématuré ou des activités informelles. De plus, cet état des choses débouche sur des comportements peu orthodoxes et malsains qui perturbent l’harmonie au sein des établissements scolaires. C’est notamment le cas de la violence scolaire, tant physique que verbale envers leurs enseignants et leurs camarades – c’est le cas notamment des assassinats à l’arme blanche, l’irrespect, les injures, la défiance, l’insubordination, les coups et blessures, le harcèlement, les bagarres. Contre eux-mêmes, les comportements dégradants qu’ils s’infligent sont de l’ordre de la consommation des psychotropes, les jeux de hasard, les partouzes en classe ou dans des domiciles privés, sans exhaustivité.

Conclusion 

Il est urgent que les parents prennent leurs responsabilités. Il s’est avéré que la veille parentale, qui est pourtant une nécessité pour l’équilibre émotionnel, l’édification morale et la réussite scolaire des apprenants, est en déficit au Cameroun. Pour des raisons diverses, de nombreux parents sont absents dans l’encadrement moral, social et scolaire de leur progéniture ; cela les expose à des dérives sans précédent. D’où l’urgence d’une responsabilisation parentale à travers une collaboration renforcée entre les familles et les établissements scolaires, des campagnes de sensibilisation parentale et des mesures d’accompagnement social des apprenants en situation de vulnérabilité.

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