Local Kenyan girls and young women getting sanitary pads. Photo credit - Glowry Girls Foundation

Besoin urgent d’équité menstruelle

Introduction

Au XXIe siècle, époque marquée par d’incroyables progrès, on pourrait supposer que les produits de première nécessité sont accessibles à tous. Pourtant, cette hypothèse ne tient pas la route pour de nombreuses adolescentes et jeunes femmes (AGYW) vivant dans des zones rurales et des établissements informels, où l’accès aux produits menstruels essentiels reste un défi de taille. Alors que des produits comme les serviettes hygiéniques, les tampons réutilisables et les protège-slips sont considérés comme élémentaires et abordables par beaucoup, ils restent hors de portée d’un nombre incalculable d’adolescentes et de jeunes femmes dans ces communautés marginalisées. Ce manque d’accès affecte non seulement leur vie quotidienne, mais oblige également certaines à faire des choix désespérés, comme sécher l’école ou avoir des relations sexuelles transactionnelles, simplement pour obtenir ces articles essentiels. Cette situation met en évidence les inégalités persistantes qui continuent d’affecter les membres les plus vulnérables de notre société.

 

Pourquoi les adolescentes tombent-elles enceintes

La serviette hygiénique la moins chère au Kenya coûte environ 80ksh, ce qui est cher pour le commun des Mwananchi. Cette situation désastreuse soulève des questions importantes sur les implications plus larges de la pauvreté dans ces communautés. Si une famille n’a pas les moyens d’acheter une serviette hygiénique à 80ksh, comment peut-elle répondre à d’autres besoins fondamentaux tels que la nourriture et l’éducation ? En conséquence, les filles sont obligées d’échanger des faveurs sexuelles, comme le sexe transactionnel, contre des besoins de base, ce qui augmente considérablement le risque de grossesses non désirées.

La pauvreté joue un rôle essentiel dans les grossesses chez les adolescentes en raison de son impact considérable sur de multiples aspects de la vie d’une jeune fille. Dans les communautés démunies, l’accès à une éducation de qualité est souvent limité, ce qui empêche les filles d’acquérir des connaissances essentielles en matière de santé sexuelle et génésique. Ce manque d’éducation, associé à un accès insuffisant à des produits de santé abordables, laisse les jeunes filles mal équipées pour prendre des décisions éclairées concernant leur santé sexuelle.

En outre, l’absence de systèmes de soutien social solides et la normalisation des grossesses précoces dans certains contextes culturels ne font qu’exacerber la situation, rendant difficile pour les filles de briser le cycle de la pauvreté et de la maternité précoce. Ces facteurs interconnectés montrent comment la pauvreté perpétue les grossesses chez les adolescentes, soulignant la nécessité d’interventions ciblées qui s’attaquent aux disparités économiques et éducatives afin de préserver l’avenir des jeunes filles.

 

Les moyens de mettre fin aux grossesses chez les adolescentes

La résolution des problèmes de santé menstruelle auxquels sont confrontées les adolescentes et les jeunes femmes (AGYW) dans les zones rurales et informelles nécessite un effort combiné de la part des gouvernements et des ONG. Les gouvernements devraient prendre plusieurs mesures importantes pour les aider. Le gouvernement, sous l’égide du département du genre et de la jeunesse, devrait se concentrer sur l’éducation à la santé menstruelle par le biais de programmes scolaires et de campagnes publiques afin de réduire la stigmatisation et d’accroître la prise de conscience. L’amélioration des installations sanitaires dans les écoles et les lieux publics est une autre étape cruciale, car l’eau propre et les options d’élimination appropriées sont nécessaires à une bonne hygiène menstruelle. En outre, les gouvernements devraient s’associer à des ONG locales pour distribuer des produits menstruels et apporter un soutien là où le besoin s’en fait le plus sentir.

 

Les ONG jouent également un rôle clé dans cet effort. Elles distribuent des produits menstruels dans les régions qui en ont le plus besoin et offrent une éducation sur la santé menstruelle. Des organisations comme la Glowry Girls Foundation à Vihiga et la Global Menstrual Health Coalition ne se contentent pas de fournir des produits, elles organisent aussi des ateliers pour former les filles à l’hygiène menstruelle. De nombreuses ONG s’efforcent également de modifier les politiques en plaidant pour de meilleures stratégies de santé publique et en supprimant les taxes sur les produits menstruels. Elles responsabilisent les jeunes femmes par le biais de programmes de formation et de leadership, en les aidant à défendre leurs propres besoins et ceux de leur communauté. Certaines ONG promeuvent également des produits menstruels alternatifs, tels que les serviettes en tissu réutilisables et les coupes menstruelles, qui peuvent être plus rentables et plus durables.

 

Conclusion

Malgré les progrès accomplis, des efforts continus sont nécessaires pour créer un changement durable. Les gouvernements et les ONG doivent travailler ensemble pour développer et mettre en œuvre des solutions qui répondent aux besoins des populations les plus vulnérables. En mettant l’accent sur l’accessibilité des produits, l’amélioration de l’éducation, le renforcement des infrastructures et l’autonomisation des communautés, nous pouvons faire en sorte que toutes les adolescentes et les jeunes femmes aient accès aux produits menstruels dont elles ont besoin et puissent participer pleinement à leur éducation et à leur vie quotidienne sans être perturbées. La prise en compte de la santé menstruelle est un élément essentiel de la réalisation de l’égalité des sexes et de la justice sociale, et elle nécessite un engagement et une innovation continus.

 

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Shekinah Glory Odari

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