Une crise négligée en Ouganda : La marginalisation d’un enfant de sexe masculin

Alors que l’attention de la société se tourne principalement vers la résolution des problèmes rencontrés par les filles, les inquiétudes concernant la négligence des enfants de sexe masculin en Ouganda s’intensifient. Si l’accent mis sur le soutien aux filles est crucial, les conséquences néfastes de la négligence des garçons méritent une attention immédiate. Cette disparité entre les sexes a conduit à des taux d’incarcération, de sans-abrisme, d’activité criminelle et de jeu plus élevés chez les garçons, alimentant un cycle de violence domestique et de pauvreté.

 

La situation actuelle

Les statistiques d’organismes tels que le Bureau des statistiques de l’Ouganda (UBOS) brossent un tableau sombre de la situation. Selon un rapport de l’UBOS datant de 2020, 78 % de la population carcérale en Ouganda était composée d’hommes, dont beaucoup sont entrés dans le système de justice pénale à un jeune âge en raison d’un manque de soutien et d’orientation. En outre, les données du ministère du genre, du travail et du développement social (MoGLSD) en 2021 indiquent qu’environ 70 % des 10 000 enfants des rues estimés à Kampala sont des garçons.

Les organisations de la société civile et les initiatives gouvernementales se sont principalement concentrées sur l’éducation, la santé et l’autonomisation des filles. Bien que ces efforts soient louables, ils ont laissé les garçons dans une situation précaire. Les difficultés économiques, l’instabilité des familles et la pression sociale pour gagner de l’argent à un jeune âge entraînent un taux élevé d’abandon scolaire chez les garçons. L’UNICEF a noté en 2020 qu’en Ouganda, les garçons sont plus susceptibles de travailler que les filles, ce qui limite leurs possibilités et leurs perspectives d’éducation.

 

Conséquences de la négligence

Les conséquences de la négligence à l’égard des garçons sont profondes. Les forces de police ougandaises ont indiqué en 2020 que les jeunes hommes âgés de 15 à 25 ans sont responsables d’une proportion importante de crimes, notamment de vols, d’infractions liées à la drogue et de crimes violents. Ce comportement criminel résulte souvent de l’absence de modèles positifs et de débouchés constructifs pour leur énergie et leurs ambitions. En outre, de nombreux garçons ont recours aux paris sportifs et à d’autres formes de jeux d’argent pour faire face à leur situation difficile. Une enquête menée en 2019 par le Forum national des ONG en Ouganda a révélé que des garçons âgés d’à peine 12 ans s’adonnent aux jeux d’argent, ce qui entraîne souvent une dépendance et une instabilité financière.

 

Un appel à un soutien global

L’Ouganda a besoin d’une approche globale pour soutenir les enfants de sexe masculin, en équilibrant le soutien entre les sexes. Les gouvernements et les groupes de la société civile devraient lancer des initiatives telles que la formation professionnelle, les programmes de mentorat et le soutien psychosocial pour aider les garçons à traverser l’adolescence et l’âge adulte. Les programmes éducatifs devraient donner la priorité au maintien des garçons à l’école et les doter des compétences nécessaires à l’économie moderne. Les communautés doivent créer un environnement sûr permettant aux garçons d’exprimer leurs objectifs et leurs préoccupations.

L’autonomisation des garçons n’empêche pas de soutenir les filles. Un garçon bien soutenu est plus susceptible de respecter et de protéger ses homologues féminines, contribuant ainsi à une société plus équilibrée.

 

Conclusion

Il est tout aussi crucial de s’attaquer aux problèmes auxquels sont confrontés les garçons ougandais que de se concentrer sur les besoins des filles. L’Ouganda peut favoriser un environnement plus inclusif et plus favorable pour tous ses enfants en mettant en place des structures de soutien complètes et en veillant à ce que les garçons aient accès à l’éducation, au mentorat et à des modèles positifs. Cette approche débouchera sur un avenir plus radieux pour le pays dans son ensemble.

Dalton Ayebare

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