Les perturbateurs endocriniens sont de plus en plus reconnus comme un problème de santé majeur. Ces substances synthétiques reproduisent ou perturbent l’équilibre hormonal naturel du corps, ce qui entraîne divers problèmes de santé. En raison de l’équilibre hormonal distinct tout au long de la vie, les femmes sont particulièrement sensibles aux effets néfastes de l’exposition aux SAE. Cet article met en lumière la littérature épidémiologique récente sur ce que sont les SAE et leurs effets sur les femmes.
Définition des SAE
L’Institut national des sciences de la santé environnementale (NIEHS) définit les SAE comme « un produit chimique naturel ou fabriqué par l’homme qui imite, bloque ou interfère avec les hormones du corps et les systèmes homéostatiques des organismes, entraînant des effets néfastes sur la santé ». Ces produits chimiques sont associés à un large éventail de problèmes de santé, en particulier chez les femmes.
Le corps humain dépend des glandes endocrines pour produire des hormones cruciales pour le développement, qui contrôlent de nombreux processus biologiques tels que la croissance normale, la fertilité et la reproduction, où des perturbations mineures peuvent avoir un impact significatif sur les processus biologiques.
En outre, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) définit les EDC comme des « agents exogènes qui interfèrent avec la synthèse, la sécrétion, le transport, le métabolisme, l’action de liaison ou l’élimination des hormones naturelles présentes dans le sang et responsables de l’homéostasie, de la reproduction et des processus de développement ».
En outre, une note d’orientation du Réseau international pour l’élimination des polluants (IPEN), un réseau mondial d’ONG qui se consacre à l’élimination des polluants et des toxines, a identifié que les femmes sont exposées à de multiples SAE dans divers contextes professionnels. Il s’agit notamment des cosmétiques (mercure, formaldéhyde, parabènes), des serviettes hygiéniques (phtalates, solvants), des ustensiles (PFAS), des textiles (PFAS, nonylphénol), des produits de soins personnels (triclosan, BPA) et de la peinture (plomb). L’exposition aux EDC a été associée à divers effets nocifs sur la santé en raison de leur capacité à perturber l’activité hormonale.
Perturber la symphonie : comment les SAE agissent-ils ?
Les SAE agissent de deux manières : en bloquant l’action des hormones et en interférant avec leur production. En adhérant aux récepteurs hormonaux, certaines SAE empêchent les hormones du corps de se lier et d’agir. En outre, les SAE peuvent perturber la synthèse, le transport ou la dégradation des hormones et l’équilibre hormonal.
Une menace silencieuse : les problèmes de santé des femmes
L’Endocrine Society estime que parmi les quelque 85 000 substances d’origine humaine présentes dans le monde, au moins 1 000 sont des perturbateurs endocriniens en raison de leurs caractéristiques uniques. L’exposition aux perturbateurs endocriniens a été associée à une série de problèmes de santé chez les femmes, à différents stades de la vie.
Santé reproductive
Les maladies de la reproduction liées aux SAE peuvent inclure des irrégularités menstruelles, l’endométriose, les fibromes, le cancer des ovaires et des problèmes de fertilité. La puberté précoce et la ménopause retardée ont également été liées à l’exposition aux SAE. Une exposition fatale aux SAE peut également entraîner des troubles neurologiques et reproductifs, y compris des cancers et des malformations congénitales.
Cancer du sein
Un article paru sur le site WebMD affirme qu’en raison des niveaux élevés d’œstrogènes ou de progestérone associés à un risque élevé de cancer du sein, les SAE à action œstrogénique, tels que les phtalates, le biphényle A (BPA) et les insecticides organochlorés, sont particulièrement importants pour le risque de cancer du sein, car des études suggèrent qu’environ 3 cancers du sein sur 4 dépendent de ces hormones pour se développer.
Conséquences sur la grossesse
Les scientifiques ont découvert que les SAE peuvent contribuer à des conditions de grossesse graves telles que la pré-éclampsie, les restrictions de croissance du fœtus et le diabète gestationnel. Les SAE peuvent compromettre le système immunitaire de la mère, ce qui peut entraîner de mauvaises issues de grossesse, comme une naissance prématurée ou un faible poids à la naissance.
Sources d’exposition aux SAE
Les SAE sont présents dans un large éventail de produits de consommation courante, tels que les tapis, les jouets, les emballages alimentaires et plastiques contenant du biphényle A (BPA), les cosmétiques contenant des parabènes, les pesticides, les déchets industriels et l’eau contaminée. L’exposition peut donc se faire par différentes voies, notamment l’air, l’alimentation et le contact avec la peau.
La voie vers un avenir plus sain
Bien que l’étendue des effets de l’exposition aux SAE soit encore en cours d’étude, il existe des mesures que nous pouvons prendre pour minimiser les risques. Il est possible de limiter l’utilisation de produits chimiques synthétiques dans les pesticides et les produits d’hygiène personnelle en optant pour des produits naturels et biologiques tels que le verre, l’acier inoxydable ou des alternatives sans BPA pour le stockage des aliments et des boissons.
Conclusion
Il est également essentiel de plaider en faveur de politiques réglementant les SAE et de soutenir la recherche de solutions de remplacement plus sûres pour réduire l’abondance des SAE. Cette prise de conscience et ces mesures proactives peuvent contribuer à protéger la santé des femmes contre ces menaces invisibles.