Introduction
La RDC est le premier pays d’Afrique de par l’étendue de ses forêts, le deuxième massif de forêt tropicale dans le monde et le plus important pour la préservation de l’environnement mondial. Au cœur de cette majestueuse forêt se révèle un mystère qui entoure de forêts dites sacrées et propriétés des populations locales qui y vivent, elles apparaissent aujourd’hui comme un droit ancestral par excellence qui a été reconnu par les lois nationales et un patrimoine ancestral au service de la conservation de la biodiversité.
Au cœur de la notion de forêts sacrées, une tradition ancestrale solide
La forêt sacrée est un écosystème dominé par des arbres ou une formation végétale à base d’arbres ou d’arbustes regorgeant diverses espèces animales. Les forêts sacrées constituent en effet des lieux des rites ancestraux, du savoir traditionnel et des pratiques sacrificielles. Pour certaines communautés, c’est l’habitat des esprits des ancêtres protecteurs du village et le lieu d’invocation de ces esprits pour prévenir les guerres ou les maladies graves.
Les forêts sacrées sont protégées par des lois coutumières qui forment un ensemble d’interdits et de rites cultuels dont le non-respect entraîne des sanctions pour les personnes qui les transgressent. Il en est par exemple du droit d’accéder à ces forêts qui est soumis à l’autorisation des chefs coutumiers et la transgression de cette règle peut entraîner, outre les maladies, la disparition du transgresseur.
Selon les croyances spirituelles et mystiques pour les populations propriétaires de ces forêts, celles-ci abritent les dieux et les esprits des ancêtres fondateurs du village. Ces divinités protègent le village contre ses ennemis et les calamités diverses. Certaines espèces d’animaux sauvages habitant ces forêts sont protégées, à cause des puissantes croyances traditionnelles et d’associations culturelles avec certains animaux et certaines plantes sauvages.
Un patrimoine ancestral au service de la nature
Les forêts dites sacrées représentent, pour les communautés qui en sont propriétaires, des valeurs culturelles et spirituelles. Elles apparaissent aujourd’hui comme des outils socio-culturels de protection de l’environnement ou de conservation de la biodiversité.
Les pratiques traditionnelles et pratiques culturelles qui entourent ces forêts participent à une conservation efficace des espèces végétales et animales dans la mesure où les activités relatives à l’exploitation de ces forêts comme l’agriculture et la coupe de bois y sont interdites. Par ailleurs, la promotion de la culture sous cet angle fait d’elle une méthode traditionnelle recherchée dans la protection de l’environnement ou la conservation de la biodiversité.
Conclusion
L’existence des forêts sacrées qui demeurait longtemps une réalité coutumière a été reconnue par loi forestière du pays, en vigueur depuis 2002, comme un droit pour chaque communauté de disposer en vertu de la coutume des espaces forestiers. Cette reconnaissance par la loi forestière des forêts dites sacrées fait d’elles une réalité sociale et l’un des droits ancestraux rarement reconnus par les lois nationales. Les efforts des divers acteurs nationaux et internationaux tendent à promouvoir l’exercice des droits de populations locales sur les espaces forestiers qu’ils conservent comme sacrés faisant ainsi de la culture un outil efficace pour la conservation de la biodiversité.