Le Burkina Faso est riche de plus de 60 ethnies. Le folklore regorge une variété de pratiques culturelles. C’est l’image du masque. C’est un élément culturel ayant une place particulière. De ce fait, qu’est-ce que le masque ? Quel est son rôle dans la société moaga ? Quelle est sa valeur symbolique ?
Le masque chez les Nyonyonsés
Un masque « Gûur-waongo » est un personnage à la fois mystique, à corpulence humaine avec une tête prolongée sous forme de tige. Il est recouvert de fils rouges ou noirs. On les retrouve partout au Burkina Faso mais surtout dans le plateau central et le centre-Nord du pays. Particulièrement, à Zorgho, Kaya, Boulsa, il fait partie de la tradition des Nyonyonsés (appelés ten-soba c’est-à-dire chef de terre), premiers occupants du Burkina Faso avant les mossis. On distingue trois types de masques : le masque mâle « waongo », le masque femelle « Naalé » et le masque enfant « Yaali ». Le premier, de couleur rouge, est le plus actif, qui danse le plus. Il tient une chicotte et sabre dans les deux mains. Le deuxième, de couleur noire, est inoffensif et rare, ne porte ni d’arme ni ne menace. Le dernier, de couleur noire ou rouge, a une valeur mystique, différent par sa corpulence surmontée de deux cornes.
Un symbole à la fois culturel et religieux
Le masque est considéré comme un esprit qui protège la communauté, en même temps qu’il divertit. Il est le protecteur de la communauté. Considéré comme un intermédiaire entre les hommes et les ancêtres, il se manifeste lors des rituels, des sacrifices ou des funérailles. Par les sacrifices, il transmet les vœux et offrandes aux ancêtres. Il peut être consulté pour conjurer des mauvais sorts, protéger la communauté, ou des requêtes particulières. Aussi, le masque suscite la curiosité et rassemble du monde lors de ses sorties. C’est généralement lors des funérailles, des sacrifices ou le « soukou ». Ce dernier est sorte de festival annuel durant lequel des centaines de masques se réunissent pour des rites, incluant des danses et sacrifices. Cette fête est rythmée par le son des tambours accompagnés des disciples « sougoum-bila » (disciple du soukou). Ces disciples parlent au masque à travers le « soukou », langue des initiés. Selon les sources, c’est la langue originelle des Nyonyonsés, aujourd’hui perdue à cause de l’assimilation à la langue mooré. Le masque demeure son seul et dernier rempart.
Conclusion
Le masque en pays mossi occupe une place importante : il est le protecteur de la société et permet de se récréer à travers les fêtes liées à sa sortie. Il s’agit d’une admirable façon de pratiquer la religion tout en offrant du spectacle à la population. Cependant, la montée des religions monothéistes, et surtout l’insécurité font craindre le risque d’une disparition de ce patrimoine culturel.