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LA DIFFICULTÉ D’EFFECTIVITÉ DU CONCEPT « UBBI TEY, DIANG TEY »

Introduction

Au Sénégal, le ministre de l’Education nationale a adopté un nouveau concept «ubbi tey, diang tey», qui signifie « démarrer les cours le jour de l’ouverture ». Si l’on note que la rentrée scolaire pour ce jeudi 05 octobre est bien effective dans certaines écoles, principalement celles du privé déjà en train de dispenser des apprentissages. Dans d’autres écoles par contre, surtout celles publiques, ce n’est pas vraiment la rentrée en tant que telle mais une journée d’inscription , prise de contacts et retrouvailles. Mieux, le retardement des travaux de concertation avec les partenaires de l’éducation est aussi la cause du retentissement  de la première cloche de la réouverture des classes ainsi les vacances scolaires.

LE CONCEPT “OUBI TEY DIANG TEY”

«Oubi tey diang tey» n’est pas seulement un concept pour le ministre de l’Education nationale. C’est aussi un défi pour Mamadou Talla qui va assister à sa première rentrée des classes, en tant que ministre. La volonté de l’Etat est d’avoir une année apaisée et de bons résultats. Pour se faire, le gouvernement passe par le dialogue. L’ensemble des réformes qu’ils entreprennent, les moyens financiers et autres vont être mobilisés pour une année réussie. Ainsi, cela ne peut se faire sans les partenaires sociaux, la société civile, les parents d’élèves, les enseignants, la communauté éducative. Les autorités reconnaissent qu’ils ne peuvent pas avoir la responsabilité de gérer, de diriger et d’organiser l’éducation nationale du préscolaire jusqu’au moyen sans y associer tous les acteurs. En plus, les accords qui ont été signés vont reprendre le monitoring qui existait depuis 2014 et vont évoluer dans le cadre de ce dialogue où plusieurs ministères : le ministère du Travail, de l’Habitat, de l’Economie, de l’Education nationale ont été impliqués. Cependant, un changement a été opéré. Car, c’est le Premier ministre qui assurait le monitoring. Mais depuis qu’il n’y a plus de Premier ministre, quelqu’un a été désigné à sa place. 

LES OBSTACLES DU CONCEPT

Par contre, la réalité fait face pour rendre effectif le concept «ubbi tey, diang tey» à géométrie variable. Le privé à fond dans les classes, le public en mode inscriptions. Une présence timide des élèves dans certains réceptifs. Le déficit d’enseignants plombe la rentrée. À quelques  jours des élections, des  menaces planent sur le déroulement des enseignements.  La plupart des établissements sont encore envahis  par les eaux de pluies ou des tapis herbacés. Les enseignants dans leur écrasante majorité et les élèves  ainsi les dispositions pour rendre les établissements accessibles n’ont pas répondu présents. Il est aussi constaté que dans toutes les écoles,  les intrants pédagogiques et didactiques n’ont pas été mis en place. En dehors de la volonté de disposer d’un système éducatif performant, et respecter  le quantum scolaire, ces mesures ont surtout n’ont pas été respectées à un certain niveau.  Aucune mesure n’a encore été prise au niveau pédagogique pour faire face à l’instabilité  sociale dans les établissements publics à deux Présidentielles. Même si dans les accords entre gouvernement et les organisations syndicales, certains engagements sont respectés, les académies  veulent faire mieux dans l’administration afin de collecter le maximum de résultats pédagogiques durant cette prochaine année académique. Mais, le déficit d’enseignants  entrave la rentrée des classes. En effet, 564 enseignants, comparé à celui  de 2023 a connu plus de départs (364 contre 310 en 2022) dans tous les programmes. L’académie a enregistré seulement trente-quatre (34) arrivées pour combler le déficit cumulé à 564 enseignants.260 départs enregistrés à l’élémentaire. En réalité, l’académie traîne un déficit de 368 enseignants au niveau de ce programme avec 12 arrivées. Le moyen secondaire compte un déficit de 124 enseignants sur 94 départs constatés et seuls 21 arrivées enregistrées. Pour le préscolaire, 60 enseignants et aucune arrivée. L’inspecteur d’académie, Mbaye Babou a exprimé ses inquiétudes par rapport à l’effectivité de la rentrée scolaire. 

Conclusion 

En somme, l’autorité de l’éducation a mis en place des mécanismes nécessaires pour combler le gap en activant le redéploiement pour le bon déroulement des enseignements-apprentissages. Face au déficit de 564 d’enseignants, on propose un recrutement spécial d’une préférence locale.

Moustapha Cisse

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