Le professeur Laurent Bado est un chercheur Burkinabè qui fut à la tête du parti politique PAREN. Dans le cadre de son engagement politique, il a dessiné un modèle économique d’actionnariat populaire pour la mise en œuvre de projets d’envergure au Burkina Faso. Des décennies plus tard, l’Agence pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Populaire (APEC) décide de porter haut cette initiative qui va recevoir le soutien favorable des autorités Burkinabès.
Vision de l’actionnariat populaire
Dans une vision de développement endogène et exclusif conditionné par des difficultés économiques grandissantes et aggravées par l’insécurité, un programme présidentiel d’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire a été lancé au Burkina Faso le 12 juin 2023 dans la capitale, Ouagadougou. Selon la gouverneure de la région des Hauts-Bassins « A travers cette agence (l’APEC), les autorités Burkinabès, veut promouvoir la création d’entreprises par actionnariat populaire dont le seul promoteur et le principal bénéficiaire est et demeure le peuple burkinabè ». L’actionnariat populaire consistera donc à financer des projets de développement grâce aux fonds des Burkinabè vivants au pays et ceux de la diaspora qui voudront prendre part à ce programme en souscrivant.
Principe du modèle économique
Cette initiative vise à assurer l’autofinancement par les Burkinabè pour faire la promotion des secteurs stratégiques comme l’agriculture, l’élevage, l’industrie, le textile et le mine ; tout ceci dans une dynamique de développement global et endogène qui mobilise les ressources à l’interne et qui met les Burkinabè au cœur du processus. C’est donc un modèle économique où le peuple burkinabè est à la fois actionnaire, bénéficiaire et consommateur. En ce sens, le Directeur général de l’APEC estime qu’« il n’y a que par nous-mêmes que nous sommes capables de réfléchir et de mettre en place le développement qui nous convient. »
Projets en cours
Après la ville de Yako, qui a déjà son usine de transformation de tomate en pate de tomate et qui travaille à commercialiser ses premières boîtes en décembre 2023, Bobo-Dioulasso a marqué un point important pour la mise en place de l’entrepreneuriat communautaire. En effet, cette ville a connu la pose de la première pierre de construction de son usine de production de pâte de tomates le 23 septembre 2023 sur une superficie de 2,7 ha avec un coût de réalisation prévisionnel estimé à 5 milliards de francs CFA. Cette usine permettra la création de 100 emplois directs et plus de 5 000 emplois indirects. Enfin, la date du 23 novembre 2023 a marqué également une pose de première pierre à Ouagadougou pour la construction d’une raffinerie d’or en partenariat avec la société malienne « Marena Gold ». D’une capacité de raffinage annuelle de 150 tonnes, ses premiers lingots sont prévus pour fin 2024. A terme, ce projet va créer également 100 emplois directs et 5000 emplois indirects.
Conclusion
L’entrepreneuriat communautaire par actionnariat populaire a une philosophie de développement endogène et présente plusieurs bénéfices à toutes les étapes de sa mise en œuvre. Au Burkina Faso, il représente surtout un espoir pour réduire le chômage et créer des richesses. Plusieurs dizaines de milliers de Burkinabè y ont déjà souscrit et continuent de le faire.