Street of senegal

La rue, premier employeur sénégalais

Introduction

Au Sénégal, la jeunesse est très active. Chaque année, c’est plus de 300 .000 nouveaux demandeurs d’emplois qui pénètrent le marché du travail. Malgré les efforts de l’État, trouver un emploi formel est une véritable traversée du désert. Si pour beaucoup, travailler dans un bureau est un rêve, la réalité est malheureusement beaucoup plus compliquée à telle enseigne que des milliers de Sénégalais se tournent inévitablement vers le seul employeur capable de tous les recevoir : la rue. Celle-ci offre des possibilités illimitées pour ceux qui savent les saisir, mais elle peut être un véritable chemin de croix pour d’autres. 

Des possibilités illimitées.

Générant près de 97% des créations d’emplois au Sénégal selon la banque mondiale, le secteur informel apparaît comme une échappatoire dans un pays très fortement touché par le chômage. Les secteurs d’activité sont très variés. Partout dans le pays, on rencontre à chaque coin de rue des motos communément appelées « Thiak-Thiak ». Initialement utilisées comme moyens de transport dans l’intérieur du pays, elles ont envahi la capitale, Dakar où se concentre l’essentiel des activités économiques du pays allant même jusqu’à démocratiser une autre activité qui attirait jusque-là peu de personnes : la livraison.

Le Thiak-Thiak est devenu progressivement, le principal employeur des jeunes. 

L’autre secteur à la mode est celui de la vente. On retrouve essentiellement des vendeurs d’articles d’habillement, la vente de nourriture en tous genres est également très prisée. Ce secteur est tellement intéressant qu’un système alternatif a été développé par les Sénégalais qui n’ont pas le capital suffisant pour se lancer, le « Rangou » qui consiste à vendre un produit dont on ne dispose pas en mettant en relation un commerçant et un client moyennant une commission à la vente. 

La réparation de voitures, de matériels électroménagers ou de téléphones portables très souvent par des autodidactes, ainsi que la pêche n’emploient également pas de sénégalais.

En somme, la rue offre beaucoup de possibilités, cependant, il faut reconnaître que bien qu’étant une réelle alternative au chômage, les emplois de la rue n’offrent pas toujours des garanties solides.

 

Un secteur lucratif, mais très instable

Des figures emblématiques du pays qui sont devenus des milliardaires et entrepreneurs à succès ont démarré leurs activités dans l’informel. Babacar Ngom par exemple de la Sedima SA est devenu la référence dans la production et la commercialisation d’aliments de volaille. Il a démarré son business avec un investissement de 60.000 francs et est aujourd’hui à la tête d’une entreprise au capital de 2 milliards CFA. Mais c’est un cas exceptionnel puisque sur 10 personnes qui décident de se lancer dans l’informel, la majorité échoue au bout de quelques mois.

La principale difficulté réside dans l’absence de réglementation et la quasi-impossibilité d’accéder aux financements, les banques n’étant pas très à l’aise pour investir dans un cadre aussi peu fiable où le retour sur investissement n’est pas toujours garanti.

D’autres difficultés sont aussi à noter : l’insécurité à cause des raquettes et du banditisme, l’arrivée dans le secteur d’étrangers, notamment des Chinois qui produisent en grande quantité et vendent à des prix bas rendant souvent déloyale la concurrence, l’absence de protection sociale, le manque de formation et de qualification entre autres.

 

Conclusion

Le secteur informel est très important pour l’économie sénégalaise, mais son instabilité ralentit considérablement le développement économique et social du pays.

Il est dès lors urgent de trouver des solutions pour le formaliser pour faire de la rue une solution efficace au problème de l’emploi.

 

Alpha Malick Diallo

VIEW ALL POSTS

Leave a reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *