Kenya debt

Situation de la dette publique au Kenya et leçons à en tirer

Introduction

La dette publique est l’obligation pour le gouvernement de rembourser un certain montant de fonds à l’avenir. Dans la plupart des cas, la dette publique est rendue nécessaire par le besoin du gouvernement de couvrir le déficit budgétaire lorsque le budget proposé est plus élevé que les recettes propres prévues pour l’exercice financier en question. La plupart des pays ont des politiques qui encouragent le financement du déficit. Il s’agit donc d’un mécanisme réglementé. L’emprunt public peut également être déclenché pour couvrir un investissement public urgent. L’histoire montre qu’il est presque impossible pour un pays, en particulier pour les pays en développement et sous-développés, d’accélérer la croissance économique grâce à ses propres recettes. La pandémie de covid 19 a contraint de nombreux gouvernements à contracter des emprunts pour la protection sociale.

Profil de la dette du Kenya

La dette du Kenya a augmenté depuis l’indépendance du pays. Entre l’indépendance et 2012, date de la fin du mandat du 10e parlement, la dette du Kenya s’élevait à 1 800 milliards de shillings kenyans (Ksh). Les chiffres ont considérablement augmenté depuis que le 11e parlement a commencé à travailler, et en 2022, lorsque le 12e parlement a terminé son mandat, la dette publique était estimée à environ 9 000 milliards de shillings kenyans. Selon les documents de la Banque centrale du Kenya, qui est le dépositaire du registre de la dette publique, le Kenya doit 4,1 trillions de shillings aux prêteurs nationaux et 4,3 trillions de shillings aux prêteurs extérieurs.

Pourquoi est-ce que je parle du parlement et non du gouvernement en place ? Parce que c’est l’organe législatif du gouvernement qui prend toutes les décisions relatives à la dette publique, et au Kenya, il s’agit de l’Assemblée nationale. La Constitution du Kenya de 2010 a renforcé les pouvoirs de l’Assemblée nationale en matière d’approbation et de contrôle, entre autres rôles. L’approbation des taxes et autres sources de revenus, y compris les emprunts contractés pour financer des projets de développement, est très importante pour le contrôle de la dette publique. Au cours des derniers mois de la 12e législature, la Chambre a relevé le plafond de la dette publique à 10 000 milliards de shillings, donnant le feu vert au gouvernement pour emprunter huit cent quarante-six milliards de shillings afin de couvrir le déficit budgétaire. La Chambre joue donc un rôle essentiel dans la définition de l’avenir de la dette publique au Kenya.

Interventions pour que le Kenya couvre ses dettes

Il n’existe pas de formule pour réduire la dette publique. S’il existe plusieurs stratégies que le Kenya peut employer pour couvrir la dette actuelle, les seules viables sont le renflouement de la dette nationale, l’augmentation des impôts et la réduction des dépenses. Le renflouement de la dette nationale consiste pour le Kenya à obtenir du créancier qu’il renonce à une partie ou à la totalité de la dette. L’augmentation des impôts apportera des recettes supplémentaires au Trésor, au détriment de la croissance économique et du coût de la vie des citoyens. La réduction des dépenses consiste pour le gouvernement à prendre délibérément des mesures pour réduire les dépenses de développement et les dépenses courantes. Le gouvernement en place ne semble pas apprécier cette approche, puisqu’il a augmenté ses dépenses depuis son arrivée à la tête du pays. Des postes supplémentaires ont été créés pour récompenser les loyalistes politiques, augmentant ainsi les allocations de fonds dans les différents bureaux. Cela rend impossible l’obtention d’un budget équilibré.

Comment les citoyens peuvent-ils participer à la prise de décision en matière de dette publique ?

Un faible niveau d’endettement est bon en général car il stimule la croissance économique. Une dette publique élevée accroît la volatilité et peut entraîner une croissance économique lente. Il est donc nécessaire de contrôler les emprunts publics, en particulier le plafond de la dette. Le Parlement ne devrait pas être autorisé à continuer d’ajuster le plafond de la dette, car les emprunts deviennent trop importants, alors qu’un montant substantiel disparaît dans la corruption. L’ancien président Kenyatta a admis un jour que le Kenya perdait près de 2 milliards de shillings kenyans par jour à cause de la corruption. Les rapports selon lesquels les prêteurs extérieurs pourraient saisir nos infrastructures pour se rembourser sont inquiétants.

L’article 1 de la constitution du Kenya donne aux Kenyans le pouvoir souverain et leur permet de l’exercer directement ou indirectement par l’intermédiaire des représentants élus. Dans le cas du débat sur la dette publique, les Kenyans ont donné aux membres du Parlement le mandat de parler en leur nom. Les membres du Parlement ne sont donc que les représentants de leurs électeurs, et toutes les opinions et décisions prises au cours du débat doivent refléter celles de leurs électeurs.

Il est nécessaire que les députés retournent auprès de leurs électeurs, organisent des réunions publiques sur cette question et fassent part de leurs réactions à l’assemblée nationale. Cela devrait être le cas pour toute législation débattue au parlement, car il ne s’agit pas de ce que le législateur ressent, mais de ce que les électeurs veulent. C’est à cela que ressemble le fait de travailler pour les gens.

Conclusion

Les emprunts peuvent avoir des conséquences positives ou négatives sur l’économie. Un emprunt excessif peut être néfaste, d’où la nécessité de respecter strictement les politiques d’emprunt. Le Parlement joue un rôle essentiel en veillant à ce que le gouvernement n’emprunte pas trop. Les citoyens ont également un rôle à jouer en demandant aux parlementaires de rendre compte de leur rôle en matière de contrôle de la dette.

 

Joel Mianzi

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