Ibrahima Barry est un cinéaste sénégalais dont le travail a été présenté au Festival de Cannes. Il s’est entretenu avec Right for Education pour parler de son travail et de son dernier film Diembering: terre en péril
R:Ed: Est-ce que vous pourriez nous parler un petit peu de vous et de votre travail?
Je m’appelle Ibrahima, mon nom de naissance, mais on m’appelle Ibou. Je suis un cinéaste et réalisateur senegalais. Ma passion a commencé à travers un ciné-club qui promouvait les jeunes cinéastes et qui formait pas mal de cinéastes. C’est devenu ma passion et j’ai abandonné mes études, ce qui a provoqué des problèmes avec mes parents qui payaient mes études. Ils voulaient que je sois sur un chemin précis alors que moi, ma passion est le cinéma alors je m’y suis consacré.
R:Ed: Quels réalisateurs vous ont inspirés le plus?
Eh bien le film qui m’a inspiré le plus c’est un de Djibril Diop Mambety: Le Franc. Mais moi aussi je vais regarder des films qui ne sont pas des films africains. C’est plutôt des films de fiction que des films documentaires qui m’ont inspiré.
R:Ed: Comment est-ce que vous avez commencé dans le cinéma?
C’est en 2019 que j’ai commencé à travailler sur des plateaux professionnels. Vous savez, c’est difficile de trouver du travail en tant qu’assistant réalisateur alors j’ai commencé par la régie. J’ai commencé à faire la régie dans un tournage de courts métrages. Après j’ai pu trouver du travail en tant que second assistant réalisateur et j’ai travaillé sur un long métrage français ici au Senegal. Actuellement je suis troisième assistant réalisateur pour un projet de série de Canal+.
R:Ed: Est-ce que ça vous a aidé à passer par différents métiers dans le cinéma?
Oui, oui. D’abord j’ai fait une formation sur l’écriture du scénario et puis après la réalisation. J’ai fait de la théorie et en même temps des ateliers appliqués. On se base sur la théorie mais c’est sur les plateaux de tournage qu’on apprend le plus.
R:Ed: Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de votre documentaire, Diembering: terre en péril?
C’est un film documentaire que j’ai commencé à développer en juin 2019. Le film dure environ 15 minutes et se concentre sur les changements climatiques qui ont mis en danger cette region. Moi, je suis du sud du Sénégal donc c’est une histoire qui vient de pas loin de mon village. Je connaissais la plage qui est longue de six ou sept cent mètres, sablonneuse et magnifique. Mais depuis un temps il y a une dégradation importante. Mon métier est le cinéma, donc à travers les images j’ai parlé de ces problèmes.
R:Ed: Qu’est-ce qui vous inspire?
Je m’intéresse aux gens et aux sujets. C’est bien parce que le cinéma n’est pas un métier qu’on fait seul. Je m’inspire de ma vie quotidienne. J’aime la culture, la culture de mon pays, la culture du continent, ce qui m’entoure.
R:Ed: Est-ce que vous allez vous concentrer plus sur la fiction ou le documentaire au futur?
Je dirais les deux. Je suis cinéaste, alors je trouve des sujets intéressants et je les suis. Je travaille de cette manière. Je prépare une fiction en ce moment qui est un court métrage. C’est l’histoire d’un sculpteur. À travers ses sculptures il sort ce qui fait mal.
R:Ed: Est-ce que vous avez des conseils pour les autres cinéastes documentaristes?
Je ne crois pas vraiment aux grands conseils, parce que je ne sais pas si c’est honnête. Il faut réfléchir. Moi, ce que je donne comme idée, c’est que les jeunes parlent aux cinéastes et qu’ils cherchent le savoir et d’aller se former. Le savoir, c’est le plus important.