Qu’est-ce que Factum Foundation?

Factum Foundation est une fondation pour la technologie numérique dans la conservation est une organisation à but non lucratif fondée en 2009. La fondation et sa société sœur, Factum Arte, appliquent les technologies numériques et les innovations scientifiques à l’art et au patrimoine.

L’objectif principal de la fondation est d’enregistrer numériquement le patrimoine culturel. Elle utilise et développe de nouvelles technologies d’enregistrement pour documenter les sites et objets du patrimoine dans le monde entier. Les enregistrements numériques ont de nombreuses applications intéressantes, comme la création de fac-similés en trois dimensions. Les fac-similés peuvent jouer un rôle très important dans la recherche et la conservation car ils peuvent être facilement partagés, exposés et analysés. Ceux-ci sont d’une importance particulière puisqu’ils ne sont pas exposés aux mêmes menaces de vol, de dommages environnementaux ou de conflits.

Ma fondation est un pionnier et un leader dans ce domaine. Elle démocratise l’accès au patrimoine et veille à ce que les communautés locales reçoivent une formation, des équipements et un soutien à long terme. Cet impact peut être ressenti à travers le continent africain grâce aux projets collaboratifs menés par la Factum Foundation, par exemple dans la région de Cross River au sud-est du Nigeria.

Cet article est le premier d’une série explorant les recherches innovantes de Factum Foundation au Nigeria. A travers cette étude de cas, nous examinerons la valeur du patrimoine dans la vie contemporaine. Nous verrons également comment les technologies numériques et les projets collaboratifs pourraient constituer l’avenir de la conservation.

Le projet des monolithes de Bakor

Factum Foundation travaille en partenariat avec le Commission national des musées et des longuement du Nigeria (NCMM), Trust for African Rock Art (TARA), l’Université de Calabar (UniCal) et l’Université Ahmadu Bello (ABU) pour enregistrer numériquement des monolithes anthropomorphiques dans la région de Middle Cross River au Nigeria. Ces monolithes constituent un lien rare avec le passé. Ils ont joué un rôle actif dans la vie des populations qui ont vécu dans la région et font une partie importante de leur identité culturelle. Ce sont également des œuvres d’artisanat impressionnantes et une partie importante de l’histoire de l’art africain.

Les monolithes sont des blocs de pierre, principalement du basalte ou du calcaire, qui ont été sculptés et se dressent dans le sol. Les sculptures représentent souvent des traits humains tels que des yeux, des bouches et des nombrils. Leur âge exact n’est pas connu mais ils représentent des chefs ancestraux et sont trouvés en groupes de 30, une tradition qui a probablement continué pour des centaines d’années. Ces monolithes sont connus internationalement sous différents noms, notamment les monolithes de Cross-River et les monolithes d’Ikom mais le projet leur a donné un nouveau nom, les monolithes de Bakor, par respect au peuple qui les a construit. Ils sont appelés localement  » akwanshi  » ou  » atal « .

Le projet a débuté en octobre 2016. Depuis, l’équipe de recherche collaborative a enregistré un total de 215 monolithes sur 4 périodes de travail de terrain. Factum Foundation enregistre les monolithes grâce à une combinaison de technologies, notamment la photographie, la photographie aérienne, le GPS et la photogrammétrie. Ils peuvent ensuite créer une copie exacte sous la forme d’un modèle 3D. Ceux-ci peuvent être visualisés et étudiés en ligne (voir exemples). Il est également possible d’imprimer de nouvelles copies physiques à partir de ces données.

Que se passe-t-il ensuite ?

De nombreux monolithes sont en mauvais état ou ont disparu depuis leur première documentation en 1961/2. Cela signifie qu’ils sont en danger et que ce travail de préservation est urgent. Il ne sera pas possible de préserver les monolithes restants sans l’intérêt et le soutien de leurs communautés locales. Factum Foundation prévoit d’autres travaux sur le terrain avec ses partenaires nigérians dans la région de Cross River pour retrouver et enregistrer d’autres monolithes avant qu’il ne soit trop tard.

Factum Foundation travaille également avec la Commission nigériane des musées et des monuments et le Trust for African Rock Art pour créer un nouveau centre d’accueil à Alok, un village dans la région Bakor. Ce centre sera une grande source d’information et de recherche sur les monolithes.

Grâce aux efforts de la fondation, les monolithes de Bakor sont de plus en plus reconnus pour leur importance historique, tant au niveau local qu’international. Les monolithes feront l’objet d’une exposition au British Museum de Londres en 2022 (cela dépendra de la situation vis-à-vis du virus Corona). Cette exposition sera ensuite transférée de façon permanente au centre d’accueil d’Alok grâce à une généreuse subvention de la Fondation Carène. Un autre objectif à long terme du projet est de faire inscrire les monolithes de Bakor au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cela pourrait susciter un intérêt et un soutien économique dans la région. Les sites patrimoniaux bien préservés et connus attirent souvent davantage de visiteurs dans une région.

Dans les prochains articles, nous examinerons certaines des raisons pour lesquelles les monolithes sont en danger et les moyens de les préserver et de les protéger. Nous examinerons un exemple, le monolithe de Ntitogo, plus en détail afin de comprendre la vie complexe de ces pierres. Nous explorerons également le contexte historique des monolithes, et des experts locaux et internationaux nous parleront de leur importance.

SOFIA CARREIRA WHAM

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