La malaria/le paludisme est une maladie causée par des parasites Plasmodium et se propage par les piqûres des moustiques. En novembre 2020, il y avait dans le monde entier 229 millions de cas de paludisme, et aussi 409,000 décès liés à cette maladie. La région d’Afrique subsaharienne est surtout la région la plus exposée au risque de malaria, vu que 94% de tous les cas de malaria en 2019 y ont été enregistrés. Six pays de cette région ont enregistré la moitié de tous les décès dus au paludisme: 23% au Nigeria, 11% dans la République du Congo, 5% en Tanzanie, et 4% respectivement aux Burkina Faso, Mozambique et Niger.

Quel est le problème?

 Une étude publiée dans la revue scientifique, The Lancet, en avril 2021 a confirmé que les mutations résistantes aux médicaments des parasites Plasmodium sont responsables de l’augmentation du nombre de cas de la malaria au Rwanda. Ceci est un risque important pour les populations africaines, surtout les enfants, qui représentent les deux tiers des décès dus au paludisme.

Pourquoi la malaria résistante aux médicaments est-elle un problème ?

 Les parasites résistants aux médicaments peuvent se battre contre les traitements les plus efficaces qui sont utilisés actuellement. Les thérapies combinées à base d’artémisinine (en anglais, c’est << Artemisinin-based combination therapies >>, donc en sigle c’est les ACT) ont d’abord été introduites au Rwanda en 2006. Les ACT utilisent un composé qui élimine la plupart des parasites de l’organisme dans les trois jours suivant l’infection, ainsi qu’un médicament à action prolongée élimine le reste. Les ACT ont été introduites pour remplacer la chloroquine, qui était auparavant le principal traitement contre le paludisme jusqu’à ce que les parasites développent une résistance à la fin du XXe siècle.

La malaria résistante aux ACT préoccupe les experts médicaux depuis un certain temps, des études menées en 2013, 2014 et 2018 ayant révélé des mutations chez les parasites. Cependant, toutes les études précédentes ont montré que les ACT étaient encore efficaces à plus de 90% pour guérir les infections. La nouvelle étude publiée dans The Lancet a montré que 15% des enfants étudiés présentaient encore des taux élevés de parasites trois jours après le traitement. Les résultats de l’étude de The Lancet suggèrent que l’efficacité des ACT est tombée à 85%, ce qui est en dessous du seuil clinique d’efficacité des médicaments.

 L’augmentation du paludisme résistant aux ACT pourrait entraîner une nouvelle hausse des décès en 2021. Les cas de paludisme en 2020 ont presque doublé au Nigeria par rapport aux niveaux de 2019, en raison de la crise de santé publique provoquée par le COVID-19. Médecins Sans Frontières a lancé un appel à l’aide, afin que les populations aient accès à la nourriture, à l’eau potable et aux vaccins pour éviter une crise humanitaire. Il est essentiel de prévenir la propagation des cas de malaria, en particulier parmi les groupes vulnérables comme les enfants, et cela comptera sur l’amélioration de l’accès à des mesures comme les moustiquaires.

 Que fait-on?

Pourtant, il existe une lueur d’espoir. En mai 2021, l’Institut Francis Crick a développé un <<composé de type médicament>> qui bloque une étape du cycle de vie des parasites Plasmodium. Ce composé fait actuellement l’objet d’études plus poussées, et les chercheurs espèrent créer un nouveau traitement contre la malaria qui pourrait aider à compenser l’impact de la résistance aux ACT.