Introduction – Que s’est-il passé ?

La maison de Moussa Kaka, correspondant de Radio France Internationale, a été incendiée le mercredi 24 février. Moussa Kaka a été pris pour cible en raison de son métier de journaliste. Nous ne savons pas exactement qui a incendié la maison de Moussa Kaka, mais cela s’est produit à la suite des manifestations qui ont suivi le résultat des élections du 23 février.

Même si la maison de Moussa Kaka a probablement été incendiée par des manifestants, plutôt que par le gouvernement, Radio France Internationale a qualifié l’incident de « très grave atteinte à la liberté de la presse » dans un communiqué. Cela nous amène à nous demander si les récentes élections étaient démocratiques.

Que s’est-il passé lors de l’élection du 23 fév

rier ?

Mohamed Bazoum a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du Niger le 23 février, après avoir obtenu plus de 55% des voix. Mohamed Bazoum était le candidat du parti au pouvoir. Cette élection a constitué la première transition d’un dirigeant démocratiquement élu à un autre que le Niger ait jamais connue. Le précédent président, Mahamadou Issoufou, a quitté le pouvoir après l’avoir exercé pendant dix ans.

M. Bazoum était l’ancien ministre de l’intérieur et un proche allié de M. Issoufou. Toutefois, la relation étroite entre les deux hommes a conduit certains à remettre en question la légitimité de l’élection.

L’opposition était dirigée par Mahamane Ousmane, ancien président du Niger. Avant même que les résultats du second tour ne soient rendus publics, M. Ousmane a affirmé que le vote était truqué.

M. Ousmane a été le premier président du Niger élu démocratiquement en 1993, mais il a été destitué trois ans plus tard. Il s’agit de sa cinquième tentative de reprendre le pouvoir depuis lors.

Nous ne pouvons pas savoir avec certitude si l’élection a été truquée ou non. Cependant, nous savons que la question de la légitimité de l’élection réduit la stabilité du Niger au début d’un nouveau mandat présidentiel.

Que s’est-il passé depuis l’élection du 23 février ?

Avant et après l’annonce des résultats, les partisans de M. Ousmane ont manifesté à Niamey. Des affrontements ont eu lieu entre les manifestants et la police. Les manifestants ont brûlé des pneus et détruit un véhicule appartenant au parti au pouvoir, le PND. Deux personnes sont mortes dans les violences post-électorales.

M. Ousmane conteste le résultat de l’élection, affirmant qu’elle est frauduleuse.

Une autre grande figure de l’opposition, Hama Amadou, a été empêchée de se présenter aux élections. Il était considéré comme le principal candidat de l’opposition contre le président actuel, M. Bazoum. Cependant, lorsqu’il a été empêché de se présenter, il a apporté son soutien à M. Ousmane. M. Amadou est aujourd’hui en prison. Les autorités affirment qu’il faisait partie d’une organisation qui tentait de renverser un régime démocratique.

M. Ousmane a déclaré que 467 personnes ont été arrêtées injustement à Niamey.

Nous ne savons pas si l’élection ou les arrestations étaient équitables. Cependant, cela montre une instabilité croissante au Niger et un manque de confiance dans leurs procédures électorales.