Alors que la demande d’alcool dans les pays développés ralentit, les grandes compagnies d’alcool se tournent de plus en plus vers l’Afrique pour compenser les pertes qui en résultent. Alors que l’alcool africain traditionnel tel que le Muratina a généralement été relativement faible (environ 5 à 7%), les alcools introduits par les pays occidentaux, tels que la vodka bon marché, comportent souvent des pourcentages beaucoup plus élevés (environ 35%).

POURQUOI CELA POURRAIT-IL ÊTRE INQUIÉTANT ?

Les grandes entreprises d’alcool ont tendance à assouplir la politique de santé afin de leur permettre de générer plus facilement des bénéfices. La taille même de ces entreprises peut signifier qu’elles constituent une partie importante de l’économie et qu’elles acquièrent un pouvoir considérable sur les gouvernements. Au Burundi, par exemple, Heineken génère à elle seule 30% des recettes fiscales.

Il existe de nombreuses politiques de santé en conflit avec les intérêts des sociétés d’alcool. L’influence de ces grandes sociétés d’alcool et les avantages économiques qu’elles génèrent, tels que l’emploi et les investissements, placent les gouvernements dans une situation difficile. En effet, ils doivent choisir entre des politiques de santé strictes et de bonnes relations avec les sociétés d’alcool.

Par exemple, dans de nombreuses régions du monde, il existe des directives en matière de publicité qui interdisent la publicité pour l’alcool dans le sport ou la culture, ce qui est également recommandé par de nombreuses organisations internationales de la santé. Toutefois, cela n’a pas été adopté dans de nombreux pays africains, comme dans les annonces publicitaires pour la bière Tusker au Kenya.

Un autre exemple de l’influence des sociétés d’alcool est la faible taxation de l’alcool dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est. La réduction des taxes sur l’alcool permet aux entreprises de réaliser des bénéfices plus élevés qu’elles ne le feraient autrement, mais entraîne également une consommation d’alcool plus élevée, causant des dommages plus importants à la population.

L’AVENIR

La présence croissante des sociétés d’alcool en Afrique reste un sujet de préoccupation. Cependant, des mesures positives sont prises alors que de plus en plus de gouvernements sont invités à augmenter les taxes sur l’alcool. Récemment, par exemple, le Parlement ougandais a proposé que des taxes plus élevées soient perçues sur l’alcool. Ils s’orientent maintenant vers leur mise en œuvre.